mardi 21 juillet 2009

Election viciée mais élection tout de même.

Liens: Cridem, Ocvidh

(ou laisser mouton pisser, Tabaski viendra.)

Les appréhensions relatives à la survenance éventuelle et fort redoutée de fraudes électorales massives exprimées à juste titre par certains candidats de l'opposition au putsch se seraient révélées justifiées et surtout fondées.Et le seul fait que toutes les fraudes accomplies ou tentées l'auront été au bénéfice exclusif du candidat Aziz suffirait à nous faire subodorer que le pire aurait été éventuellement commis.Au nez et à la barbe d'une opposition impréparée car forcée de participer au pas de charge à des élections dont les détails millimétrés auront été réglés avec une précision de métronome par le camp putschiste 10 mois durant en toute quiètude et sans gêne.Par conséquent, les espoirs et les chances d'un retour à une vie constitutionnelle normale dans la transparence étaient bien minces voire dérisoires même si, sur le papier, les plus fins analystes et politologues auront été unanimes pour écarter toute possibilité de victoire d'Aziz au second tour à fortiori au premier tour.Ils l'auront fait en se basant sur une évaluation objective des données régissant les rapports de force sur les plans politique, sociologique, statistique, celui des alliances et des accords de désistement mutuel etc....etc...

Cela dit, Aziz aura bel et bien été élu et aussi démocratiquement que ne l'avait été l'élection de Hitler réussie à coups de mistyfication indécelables, d'intimidation de ses S.A, de populisme rustre, d'achats de conscience et d'un quadrillage méticuleux de l'électorat alliant le bâton à la carotte.Toutes répréhensibles et déloyales que soient ces méthodes, elles n'en sont pour autant que plus difficiles à déceler et à établir aussi.Un peu à l'image d'un meurtre commis sans corps retrouvé, tous les criminologues et les plus fins limiers de la police vous le diront de choeur : pas de corps pas de meurtre.Et cela, même si la culpabilité du suspect ne fait aucun doute grâce à un faisceau de présomptions et d'indices convergents et accablants comme ce serait bien le cas avec l'élection plutôt tirée par les cheveux d'Aziz mais élection tout de même, toutes choses étant égales par ailleurs.Autant il serait difficile de confondre un criminel qui aura eu la présence d'esprit de commettre le crime parfait en faisant disparaître le corps, autant il serait quasiment insurmontable d'établir, preuves à l'appui, les micmacs indicibles manifestement mis à concours pour obtenir les 52% plus que requis pour passer au premier tour.

Par ailleurs, la superbe et l'assurance ostentatoires affichées par Aziz qui affirmait à qui voulait bien l'entendre qu'il passerait sans peine au premier tour déjà renforceraient bien cette impression de «préméditation des résultats électoraux» ou plutôt de son coup de Jarnac dont la botte secrète semblerait obstinément impénétrable.Comme avec Hitler démocratiquement mal élu, il ne resterait vraiment d'autre choix à Daddah que de «re-prendre acte» une seconde fois non plus du putsch révolu mais bien de l'élection cette fois ci d'Aziz et à Messoud d'en faire autant pour une première fois.Les sociaux-démocrates et les communistes Allemands n'auront pu empêcher constitutionnellement l'élection de Hitler qu'ils ont par la suite combattu avec l'énergie du désespoir.Autrement dit, il ne serait à craindre que nous n'ayions à enfin nous rendre à l'idée de faire contre mauvaise fortune bon coeur sans pour autant baiser la main que nous n'aurions pu couper, celle d'Aziz cet ersatz qui n'est pas sans en rappeler un autre .

Ajoutez à cela les 11 interminables mois du chemin de croix qu'aura emprunté notre peuple et notre pays exsangues et ballottés au gré des ambitions démesurées et égoïstes d'Aziz, mais pas seulement que les siennes, devrions nous bien au final admettre.Ne nous voilons donc plus la face, Aziz sera finalement bien parvenu à ses fins quitte à piétiner le peuple affamé et meurtri pendant 11 mois et l'opposition aura, pour sa part, emprunté le même chemin quoique dans le sens inverse pour l'en empêcherLes épreuves de force les plus rudes et disputées ont toujours une fin et celle ci n'y ferait guère exception!.Que voudraient-ils donc de plus ces deux camps, putschistes et anti-putschistes confondus?«Harb el bessouss»?Provoquer le chaos ou l'apocalypse? Mais, ne réaliseraient-ils donc pas qu'on y est de plain-pied déjà pour ressentir le déplacé et éprouvant besoin d'en RAJOUTER!

Alors de grâce, laissez ce peuple qui n'a pas mérité les misères qu'on lui fait tous azimuts respirer, reprendre son souffle, ne serait-ce que le temps de voir se dégonfler la baudruche d'Aziz pleine de promesses, de monts et merveilles!Et après cette période de convalescence et de rémission pendant laquelle le peuple pansera ses blessures occasionnées par cette absurde crise auto-entretenue par les deux camps en totale mépris bien souvent du sort du peuple et au bénéfice de démenées politiciennes, il nous serait toujours loisible de demander des comptes à Aziz dans un cadre plus serein, approprié et surtout pas sur le dos du peuple à bout de souffle.Et vu qu'Aziz ne serait rien d'autre que le héraut de la "gabegie new wave", ce ne seront certainement pas les occasions de le clouer au pilori républicain et démocratique qui manqueraient.

Et puis, ne surtout pas oublier cet oracle évangélique «qui vit par l'épée, périra par l'épée»!Aziz aura sémé, de lui même, les germes de l'implosion de son imposture et cela rien qu'en réussissant ses deux coups d'Etat, le militaire et l'électoral, établissant ainsi aux yeux de ses émules troupiers timorés qu'il serait toujours bien possible de s'accaparer par la force du pouvoir même en ce 21ème siècle, à l'ère de la globalisation des valeurs démocratiques.Il conviendrait donc de « laisser mouton pisser, Tabaski viendra » (sic) !

NB : S.A = Sections d'Assaut paramilitaires Hitlériennes , une espèce de milice nazie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci KBG pour cet article fascinant. Ce passage m'a beaucoup frappé: "Aziz aura sémé, de lui même, les germes de la fin de son imposture et cela rien qu'en réussissant ses deux coups d'Etat, le militaire et l'électoral", l'histoire jugera.