lundi 15 décembre 2008

De la dictature et du Spleen suicidaire Baudelairien.

De la dictature et du Spleen suicidaire Baudelairien.

Sur http://canalh.blogspot.com/ un blog-forum que je fréquente plutôt assidûment, une sorte de kaléidoscope virtuel politico-intellectuel où s’ébattent et débattent des bloggers aux idées diverses et parfois carrément «troublantes et inattendues» comme celles du quidam "neurasthénique et suicidaire"ci après!Donc, ce visiteur mélancolique et angoissé, s’est dit tout spontanément lassé de vivre sous la dictature et l’arbitraire et a dévoilé sa ferme résolution de mettre fin à ses jours, rien que pour se dérober à cet immense bagne du désert que serait devenue la Mauritanie, notre pays.Mais croyant et plutôt bon musulman à l'en croire, notre "forçat du Sahara" s’est dit dépité de ne pouvoir même pas recourir à cette «solution extrême»!

Son déchirant et poignant accès de vague à l’âme n’était pas sans me rappeler le «Spleen Baudelairien» soit le mal-être et le mal-vivre caractéristiques de la poétique et de la vie de Baudelaire, l’auteur maudit et damné du recueil cafardeux «Les Fleurs du Mal»!Ce blogger partagerait visiblement aussi avec Baudelaire son profond sentiment de dégoût de la vie ici bas .Notre "bagnard du désert" éprouverait comme un haut-le-coeur épidermique rien que de vivre dans une Mauritanie ruinée et gouvernée par le régime-paria de la junte du général limogé !

Sur un ton persifleur, le bon musulman anti-suicide et anti-euthanasie que je suis lui avait répondu ce qui suit à peu près pour calmer son hystérie suicidaire en réaction à l’arbitraire et à ses conditions de vie lamentables de jeune laissé-pour-compte Mauritanien :

"Pour venir à bout de la neurasthénie ambiante qui semble être tombée comme une chape de plomb sur tout notre pays, je conseillerais volontiers aux candidats au « départ » ou au «grand saut» de relire les poèmes du «Spleen» Baudelairien!Il y aurait fort à parier qu'ils y trouveraient sûrement les «ressources» nécessaires pour passer de vie à trépas le moins «ennuyeusement» possible (sic) !Lesdits poèmes seraient de nature, à mon sens, à raffermir leurs motivation et résolution pour le «grand bond» comme aurait dit le «Grand Timonier Mao»!Du courage et surtout trêve d'atermoiements et de scrupules excessifs si la vie au pays ne mériterait plus d'être vécue à cause de l’étouffante et oppressante dictature de la junte.La mort n’aura été, depuis toujours qu’un expédient, jamais une solution !Il y aurait, tout de même, des tas d'autres alternatives que le suicide, me semblerait-il.Qu'importe, après tout nous aurions été en démocratie (plus maintenant!), chacun fait ce qu'il lui plaira donc quitte à acheter un ticket aller simple pour l’inconnu mais pas forcément l’au-delà!Rien ne presse, même s'il y a péril en la demeure!Le monde est grand et la Mauritanie aussi.

J’ai donc enchaîné, toujours ironiquement bien sûr, pour enrichir la panoplie des «solutions finales»(sic) envisageables sous le joug du général limogé et de sa junte!Ainsi, il y aurait toujours pour les moins courageux et croyants la possibilité de recourir aux prestations d’une clinique spécialisée en euthanasie, soit mourir de sa «belle, confortable et douce mort» entouré d’un gratin de «techniciens de la mort» qui auront à coeur de vous en donner tout votre soûl pour votre oseille en s’assurant que votre «exfiltration» de ce bas monde dictatorial, vicieux et vicié à la fois s’accomplira dans les meilleures conditions possibles !Mais cette solution onéreuse présenterait un inconvénient de taille en ce qu’elle n’est pas à la portée du «commun des mortels Mauritaniens» aspirants au trépas assisté faute de pouvoir vivre dignement à l’ombre tutélaire d’une dictature affamante.

Et les rares personnes qui pourraient se l’offrir se recruteraient justement et exclusivement dans les milieux RV aisés .Et ces nantis, «curieusement», ne manifesteraient aucun empressement pour quitter la «Dolce vita» de bombance et de bacchanales permanentes et ininterrompues qu’ils mènent quotidiennement en collusion avec la dictature!Rien à voir avec les hères vues sur internet en train de tamiser les bords de la chaussée pour ramasser quelques grains de blé à manger!Des veinards sans scrupules, ces RV !Mais surtout pas de panique encore pour les mordus du «saut dans l’inconnu» ! Il n’y aurait vraiment pas quoi désespérer de ne pouvoir quitter la promiscuité de cette Mauritanie tyrannique devenue invivable et irrespirable !Aziz et sa junte auraient déjà pensé à tout !Ils auraient en fait visiblement déjà concocté une solution collective, jalousement cachée dans leurs képis, radicale et surtout gratuite :le suicide ou le harakiri collectif !Pas moins que cela !

Un peu comme ce gourou de Georgetown qui aurait organisé et planifié la mort de ses centaines d’adeptes hommes, femmes et enfants avant de se donner la mort à son tour et dont je ne me souviens toujours pas du nom .Ou alors, comme ces rois et émirs arabes qui organisent des mariages fastueux, collectifs, jumelés avec les noces de leurs rejetons !Aziz et sa clique auraient déjà négocié avec les rares « pompes funèbres et autres croque-morts internationaux ayant daigné traiter avec eux (sic) des obsèques collectives pour la plèbe soit 95% de notre population, selon des sources plausibles ou à tout le moins vraisemblables!Et d’ailleurs qui oserait en douter en voyant la dérive incontrôlable du pays !?

Il ne faudrait tout de même pas être trop exigeant :ce ne serait que la «fosse commune» pour le populo.Ne survivraient donc plus dans cette Mauritanie d’Aziz «rectifiée, assainie et régénérée » que 5% d’RV et leurs progénitures!Et à eux l'équivalent du Père Lachaise: discriminations et disparités jusque dans la mort!Mais là aussi point de gros tracas ou de tourments à se faire pour la pérennité de la Nation :la RI des Macchabées supplanterait la RIM et même que cela RIME toujours et quelle pauvre RIME !Pauvre donc de nous , de notre RIM et de notre RIME pauvre!"Perspective guère poétique ni lyrique, plutôt dantesque que tout cela!Et le macabre et sinistre Baudelaire passerait plutôt pour un joyeux drille à côté de ce panorama effroyable!

NB =Poème «Spleen» :Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle.

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

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